Pour M. D.
Je veux aller prier pour vous dans cette église
Des environs que j’aime tant
Pour son recueillement et sa pauvreté grise.
Là, tout en écoutant
Un merle encore familier du presbytère,
Parfois, aux fins de jour, j’égrène un chapelet,
Dans de vieilles odeurs, seul avec le Mystère ;
Et ce Dieu qui par vous de si près m’appelait
Ne peut que d’aussi près m’entendre tout à l’heure,
Quand le soleil se retire des marronniers
Sous lesquels ma prière pleure
Avant d’entrer dans l’église aux biens pigeonniers.
Jean LEBRAU.
Recueilli dans Louis Chaigne,
L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,
Alsatia, 1938.