Au printemps d’Assise
À Henry Moeller.
C’est ta victoire, un peu tardive, que j’attends,
Printemps d’Assise, pur entre tous les printemps.
Lève-toi dans ta grâce : unis à l’air limpide
Le chant de ta clarté, frémissante et candide.
Bien que l’hiver encor lutte avant de mourir,
Voici, pour t’admirer, les étrangers venir.
Sois-leur hospitalier : fais, au seuil des églises,
Autour d’eux se jouer tes rayons et tes brises.
Que les verts oliviers, le ciel, la terre, l’eau,
Tout leur parle à la fois du grand Poverello !
Dis-leur ces mots charmants d’espoir que tu sais dire
À l’âme, en lui versant ton lumineux sourire.
Ravis-les : et pour eux, si leur cœur tourmenté
Cherche la Vérité divine et sa beauté,
Parmi l’enchantement de ta beauté qui passe,
Sois, ô printemps d’Assise, un printemps de la grâce.
Louis LE CARDONNEL, Carmina sacra, 1912.
Recueilli dans Louis Chaigne,
L’anthologie de la renaissance catholique : Les poètes,
Alsatia, 1938.