Carmen Platonicum

 

 

Ô vous que Michel-Ange aurait prise pour Dame,

Grande initiatrice aux mystères de l’âme,

Vous avez, dans l’éclat de votre chasteté,

Je ne sais quelle grâce et quelle gravité :

Vous nous faites penser à ces heures divines

Où se lève une étoile au-dessus des collines.

Vous allez : l’harmonie accompagne vos pas ;

Vous enchantez les cœurs et ne les troublez pas.

Telle, idéale encore, et pleine de décence,

À son premier matin brille la Renaissance.

Ainsi, les yeux armés d’un tranquille pouvoir,

Avec la pureté possédant le savoir ;

Visage d’inspirée ou Muse qui médite ;

Proclamant la beauté, d’une bouche érudite ;

Unissant, sous les plis de votre manteau blanc,

L’attrait de l’éloquence et le renom du sang ;

Habile à rassembler, en rapprochant les âges,

Tous les reflets du Verbe, épars chez les vieux Sages ;

Vous détournant avec un sublime mépris

De tout ce qui n’est pas l’effort des hauts esprits,

Vous évoquez, aux jours de l’Italie ancienne,

Une Abbesse, princesse et platonicienne.

 

 

 

Louis LE CARDONNEL.

 

 

 

 

 

 

 

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