Je veux me reposer sur les collines saintes

 

 

Je veux me reposer sur les collines saintes,

Car j’ai longtemps marché par les sentiers humains :

Seigneur, emmenez-moi parmi vos térébinthes !

 

Lassé, le roi David allait prendre les pains

Gardés dans l’ombre, près de l’Arche d’Alliance.

Vous seul, ô Pain vivant, vous apaisez nos faims.

 

Oh ! calme enivrement du Ciel goûté d’avance,

Brûlante effusion, et pleurs dans le secret,

Extase dans la mort, ardeurs dans le silence !

 

Simplicité de cœur si grande qu’on dirait,

Dans son dépouillement, notre âme devenue

Comme l’oiseau qui chante au fond de la forêt.

 

Voici qu’en nous, déjà, tremble une aile inconnue,

L’ineffable Beauté nous attire, et parfois

Passe l’Auguste éclair de la Vérité nue.

 

Ah ! Qu’elle est pénétrante, ô mon Dieu, votre voix !

Doux Abîme, de Vous mon âme est altérée,

Époux, je ne vivrai que penché sous vos lois.

 

Dieu jaloux, cachez-moi dans votre nuit sacrée.

 

 

 

Louis LE CARDONNEL.

 

Recueilli dans Poètes de Jésus-Christ,

poésies rassemblées par André Mabille de Poncheville,

Bruges, Librairie de l’Œuvre Saint-Charles, 1937.

 

 

 

 

 

 

 

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