Ah ! de sa tige d’or...

 

 

Ah ! de sa tige d’or quand cette Fleur du ciel

Tomba pour embaumer les vallons d’Israël,

Que les vents étaient doux qui passaient dans les nues !

Tu vis naître, ô Saron, des roses inconnues !

Tes palmiers, ô Gadès émus d’un souffle pur,

Bercèrent, rajeunis, leurs palmes dans l’azur !

Ton cèdre, ô vieux Liban, noir d’une ombre profonde,

Croyant qu’il revoyait les premiers jours du monde,

Salua le soleil qui brilla sur Eden !

Le parfum oublié de l’antique jardin,

Comme un cher souvenir et comme une promesse,

Des enfants de l’exil adoucit la tristesse,

Et de célestes voix, en chanta harmonieux,

Dirent ton nom, Marie, à l’univers joyeux.

 

Terre ! oublie en un jour ton antique détresse !

Ô cieux ! comme les mers, palpitez d’allégresse !

La Vierge bienheureuse est née au sein de Dieu !

Elle vole, aux clartés de l’arc-en-ciel en feu,

La Colombe qui porte à l’arche du refuge

Le rameau d’olivier qui survit au déluge !

La mystique Rosier va parfumer les airs !

L’étoile matinale illumine les mers !

 

Saluez, bénissez, créatures sans nombre,

Celle que le Très-Haut doit couvrir de son ombre,

Et qui devra porter, vierge, en ses flancs bénis,

Le Dieu qui précéda les siècles infinis !

 

 

 

LECONTE DE LISLE.

 

 

 

 

 

 

 

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