Sidérale

 

 

En ces jours de haine,

De rage et d’espoir

Dieu t’aide et te tienne

Compte de savoir,

 

Par delà le crime

Et son ouvrier,

Que rien ne t’opprime :

Attendre et prier !

 

L’épreuve féconde

Et ronge ton cœur

Comme serpe émonde

Tronc déjà vainqueur.

 

Il reste une source

Là-haut où conduit

Le timon de l’Ourse

Nos sorts sous la nuit.

 

Abois, flammes, stryges

N’entraveront point

Les chastes auriges

Qui vont, bride au poing,

 

Sur l’aire où ruissellent

Les essieux couplés

Aux nerfs de leurs ailes

Par l’ordre des clés.

 

Si ton regard scrute,

Jusqu’au vrai zénith

Qui nargue la brute,

L’éther infini,

 

Sitôt le passage

Du char aux sept feux

Luira, sûr et sage,

L’éclair que tu veux

 

Soudain voir descendre

Sur les fronts maudits,

Puis d’un tas de cendre

Faire un paradis !

 

 

 

Yves-Gérard LE DANTEC.

 

Recueilli dans Les poètes de la vie :

œuvres inédites d'auteurs contemporains,

choix de Louis Vaunois et Jacques Bour, 1945.

 

 

 

 

 

 

 

 

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