Ô toi qui portes le destin
Ô toi qui portes le destin
Dans ton corps fragile et sensible,
Mère déjà de l’invisible
Et reine du proche matin !
Ô puissante qui ne peux rien !
La joie et la douleur d’un homme
En ta chair palpitent, mais comme
Un oiseau qu’en ses doigts on tient :
Il remue et chauffe la main,
Et son cœur battant la caresse,
Sans que ce cœur même connaisse
Les ciels qu’il franchira demain.
Louis LEFEBVRE, Naître, Éd. Garnier.
Recueilli dans Les poèmes du foyer.