Mère des mères
Mère pleurante et qui chancelles,
Ô mère de toutes nos mères !
Sur tous les chemins de la terre
Nous cherchons ta pure lumière
Et ta tendresse maternelle.
Mère de toutes les souffrances
Dont toutes nos mères s’abreuvent,
Mère de l’Innombrable Épreuve,
Mère des douleurs toujours neuves
Des mères toujours sans défense ;
Mère des mères menacées
Dans la chair qu’elles ont fait naître,
Qui craignent de voir apparaître
Une croix prochaine peut-être,
Peut-être dans l’ombre dressée ;
Mère des mères en attente
Au pied du calvaire des routes,
Mère des mères qui redoutent,
Mère des mères en déroute,
Sûres et même plus tremblantes.
Mère des mères qui succombent
Près des tombes pleines encore ;
Mère de l’éternelle aurore ;
Mère en larmes qui a vu clore
Et vu se rouvrir une tombe...
Louis LEFEBVRE.
Recueilli dans Rosa mystica :
Les poètes de la Vierge,
du XVe au XXe siècle, s. d.