Triolets à ma mie

 

 

Puisque je sais que vous m’aimez,

Je n’ai pas besoin d’autre chose.

Mes maux seront bientôt calmés,

Puisque je sais que vous m’aimez

Et que j’aurai les yeux fermés

Par vos doigts de lis et de rose.

Puisque je sais que vous m’aimez,

Je n’ai pas besoin d’autre chose.

 

Je voudrais mourir à présent,

Pour vous avoir près de ma couche,

Allant, venant, riant, causant.

Je voudrais mourir à présent,

Pour sentir en agonisant

Le souffle exquis de votre bouche.

Je voudrais mourir à présent,

Pour vous avoir près de ma couche.

 

S’il fallait, comme au temps jadis,

Franchir des monts, sauter des fleuves,

Combattre en plaine un contre dix,

S’il fallait, comme au temps jadis,

Jouer pour vous les Amadis,

Mon cœur bénirait ces épreuves,

S’il fallait, comme au temps jadis,

Franchir des monts, sauter des fleuves.

 

Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra,

Ou roses blanches de l’Écosse,

Fleurs d’églantier, fleurs de cédrat,

Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra,

Dites-moi les fleurs qu’il faudra,

Les fleurs qu’il faut pour notre noce,

Jasmins d’Aden, œillets d’Hydra,

Ou roses blanches de l’Écosse.

 

Sur les lacs et dans les forêts,

Pieds nus, la nuit, coûte que coûts,

J’irais les cueillir tout exprès,

Sur les lacs et dans les forêts,

Hélas ! et peut-être j’aurais

Le bonheur de mourir en route,

Sur les lacs et dans les forêts,

Pieds nus, la nuit, coûte que coûte...

 

 

 

Charles LE GOFFIC, Amour Breton.

 

 

 

 

 

 

 

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