Nuit de Pâque
Pas un souffle, pas un rayon. Ô nuit de Pâque,
Nuit de promission d’allégresse, de chants,
Est-ce vous ? Jamais ciel plus morne et plus opaque
Ne couvrit la mer et les champs.
Christ est ressuscité : c’est la grande nouvelle.
Deux Pèlerins, à l’heure où décroît la clarté,
Près d’Emmaüs, avec sa forme habituelle,
L’ont vu surgir à leur côté.
Mais notre enfant à nous, notre dernière-née
N’est plus. Et nous vous rendons grâce, ô Profondeurs,
Qui permîtes, ce soir, que nous fût épargnée
L’amertume de vos splendeurs.
Charles LE GOFFIC.
Paru dans La Muse française en 1922.