Pierre

 

 

Nous avons perdu jusqu’à notre nom

pour oublier celui de l’accusé

Cette nuit-là, au milieu du cercle

Pierre s’est lavé les mains à la chaleur

Tel fut notre procès parmi les serviteurs

tandis que les murs écoutaient ton silence

Les cendres dans la cour se sont cicatrisées

Regarde-nous, Seigneur, quand tu sortiras

 

Quand nous entrons dans le jardin de ton agonie, dans le palais de ton procès, nous n’allons guère au-delà des premiers arbres de la première cour. Alors nous saisit notre propre agonie, notre procès dans le vestibule. Ainsi, nous vivons nos ténèbres séparées des tiennes. Il faut le chant du coq pour percer la coquille de l’aube.

 

 

 

Jean-Pierre LEMAIRE, Visitation, 1985.

 

 

 

 

 

 

 

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