Le fleuve est ici...
Le fleuve est ici, le chemin
Du grand retour vers le rivage –
Mon Dieu ! – C’est enfin l’abordage.
Qu’on resserre tous les cordages
Dans la voilure du destin.
Vois-tu, l’inutile voyage
Dans les îles du beau hasard
T’a vidé comme un coquillage.
Ton cœur fut ancré à la plage
Dès le moment de ton départ.
Tu retrouves ton vrai visage,
Un peu plus triste, un peu plus sage.
C’est le piège de l’Absolu...
C’est la paix d’être revenu
Vers la douceur d’un lit de sable.
Et c’est l’amorce de l’amour,
Du seul Amour inévitable !
Tu te croyais libre, et le jour
Gonflait de vent vagues et voile,
Mais tu découvres ton étoile !
Alice LEMIEUX-LÉVESQUE,
Saint-Fabien-sur-mer, août 1957.
Paru dans Les Cahiers de la Nouvelle-France
en juillet-septembre 1957.