Soleil couchant
À maman affectueusement.
Comme une immense fleur posée au bord du monde,
Comme une fleur de pourpre infinie et profonde,
Le soleil se couchait :
Les monts Laurentiens étaient l’urne vivante,
Où dans le soir d’été sa corolle mourante,
Lentement se penchait.
Et, les nuages d’or et les nuages pâles,
S’effeuillaient, tour à tour, diaphanes pétales,
De la fleur du soleil,
Ils tombaient dans les flots et c’était, ô mystère.
Pour mon âme angoissée un chemin de lumière,
Qui m’indiquait le ciel.
Mai 1925.
Alice LEMIEUX,
Heures effeuillées,
1926.