La source
Sur les bords de la forêt sombre,
J’ai vu la source du vallon
Qui lentement coule dans l’ombre
Et s’enfuit obscure et sans nom.
L’été, son doux et frais murmure
Souvent attire le passant,
Qui savoure son onde pure
Et s’éloigne en la bénissant.
À travers les jours de voyage
Qui nous mènent vers le tombeau,
Puisse ma vie être l’image
De cette obscure source d’eau.
Je laisse aux riches de la terre
Un sort plus grand, plus envié.
Pour moi, mon Dieu, laisse-moi faire
Quelque bien, et vivre oublié !
Anna-Maria LENNGREN.
Traduit par Xavier Marmier.
Recueilli dans Anthologie de la poésie suédoise,
choix, traduction, introduction et notes
par Jean-Clarence Lambert, Seuil, 1971.