La prière
Aux instants où la vie est dure,
Où la tristesse étreint notre âme,
Sans fin je répète par cœur
Cette prière merveilleuse.
Il est une force bénie
Dans l’harmonie des mots qui vivent ;
Il se dégage, insaisissable,
Un charme sacré de ces lignes.
C’est comme un fardeau qu’elles roulent
Loin de l’âme ; et le doute a fui.
Et l’âme croit alors et pleure,
Et tout se fait léger, léger...
Mikhaïl Yourievitch LERMONTOV,
1839.
Recueilli dans Anthologie de la poésie russe,
choix, traduction et commentaires de Jacques David,
Stock, 1947.