Chemins d’automne

 

 

Octobre a déplié sur les coteaux déserts

Le manteau jaunissant du feuillage d’automne.

Plus de gais bruits aux champs, plus d’oiseaux dans les airs :

Un ciel gris rétrécit l’horizon monotone.

 

S’ils sont tristes et froids, les chemins délaissés,

Empreints d’oubli morose et de sombres mystères,

Il est bien doux pourtant, quand nos cœurs sont lassés,

De retrouver, le soir, ces routes solitaires.

 

Et quand tout dort, là-bas, dans le deuil de la nuit,

Je me plais, à travers le présent lourd d’ennui,

À revoir les clartés joyeuses de l’enfance, –

 

Ces lointains assombris par le voile du temps...

Mais si pour moi tout fuit et que l’hiver s’avance,

Seigneur, j’espère en vous, – en vous, vie et printemps !

 

 

 

Georg LE ROY.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1890.

 

 

 

 

 

 

 

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