Pour M. de Lamartine

 

 

Plus que tout autre encor son luth a résonné !

De gloire il est couvert le premier des Poètes ;

Et les Muses en chœur, qu’il soit infortuné,

Se souviennent toujours de ses brillantes fêtes.

 

Dites, ne fut-il pas l’idole des Français ?

Que de riches lauriers ! à ses pieds que de roses !

L’Europe répondit à ses plus beaux succès,

Quand naissait de son cœur, oh! tant d’illustres choses,

 

Quand à sa plume d’or paraissait l’arc-en-ciel,

Que son léger soupir a soulevé les ondes,

Qu’un archange embaumait les marches de l’autel,

D’un sourire animant ses extases profondes,

 

Et quand le philosophe a vu sécher ses pleurs

Au son mélodieux de sa lyre sublime,

Et soudain reprenait sa force des douleurs,

Laissant l’antiquité pour son chant magnanime.

 

Ne fut-il pas puissant! sa voix de liberté

Des échos retrouva le plus célèbre hommage.

Quel fut le cri du peuple ? Aimons la vérité ;

Nous marchons avec toi, ta parole est un gage.

 

Mais le bonheur s’éclipse ainsi qu’un plus beau jour...

Ah ! peut-il revenir dans une âme froissée ?

Pour le bien Lamartine a conçu tant d’amour ;

Qu’on jette sur sa vie encor de la rosée.

 

Rappelons-nous les vœux de Montcalm expirant ;

Il a légué sa gloire à nos soldats, nos pères ;

C’est la langue, la foi du poète éloquent ;

Descendants de Français, donnons à ses prières.

 

 

 

Charles LÉVESQUE, 1856.

 

 

 

 

 

 

 

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