Noël de couvent

 

 

Mystique nuit-de neige où la lune rouillée

Court en pleurant de froid dans le grand ciel bleu-noir

Et regarde passer sur la terre endeuillée,

Triste, une pâle vierge en habits de moustoir ;

 

Murmures, confondus de cent voix en extase,

Liturgiques chansons d’anges irradiés,

Idéalement beaux, tout enrobés de gaze,

Candides, recueillis, embrassant des piliers ;

 

Parfums vagues, troublants, et cantiques très vieux,

Psalmodiés en chœur dans un temple en ruine,

Qu’un ray de clarté douce en tremblant illumine,

... Et mourant de langueur, s’essore l’âme aux cieux.

 

 

 

Albert LOICQ.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1896.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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