Chanson de la Vierge
Puisque vous êtes dans les palmiers, anges saints, retenez les rameaux : mon enfant dort.
Palmiers de Bethléem, que secoue la fureur des vents irrités, qui résonnent si fort, ne lui faites pas de bruit, courez plus doucement ; mon enfant dort ; retenez les rameaux.
L’enfant divin, las de pleurer sur terre pour son repos, veut apaiser un peu ses tendres pleurs ; mon enfant dort, retenez les rameaux.
Des gels rigoureux l’entourent, vous voyez bien que je n’ai rien pour le préserver : anges divins qui allez volant, mon enfant dort, retenez les rameaux.
LOPE DE VEGA.
Recueilli dans Anthologie de la littérature espagnole
des débuts à nos jours, par Gabriel Boussagol,
Delagrave, 1931.