Le bon Pasteur
Pasteur dont les sifflements amoureux m’ont éveillé du sommeil profond ; toi, qui fis une houlette de ce bois où tu étends tes bras puissants ;
Tourne vers ma foi des yeux pitoyables, car je te proclame mon maître et mon amour, et je donne ma parole que je suivrai tes sifflements et tes beaux pieds.
Écoute, Pasteur qui meurs d’amour, que la force de mes péchés ne t’épouvante pas, toi qui es tant l’ami des vaincus ;
Attends donc et écoute mes soucis ; mais pourquoi te dis-je de m’attendre, si tu as, pour attendre, les pieds cloués ?
LOPE DE VEGA.
Recueilli dans Anthologie de la littérature espagnole
des débuts à nos jours, par Gabriel Boussagol,
Delagrave, 1931.