À une qui s’est donnée à Dieu
Fille du Christ, le siècle en démence
Et par le vent du doute agité
Rit du calvaire où la Charité
À s’immoler toujours recommence.
Mais que te fait l’incrédulité,
Toi dont l’âme, aux lieux saints qu’ensemence
Le sang de cet holocauste immense,
Goûte on ne sait quelle volupté ?
Fille sublime et digne d’envie,
Avant qu’un char de feu t’ait ravie,
Dis à tous un adieu, souris-leur,
Souris au deuil des cœurs que tu charmes.
Cruelle joie, heureuse douleur
Qui voit le ciel à travers ses larmes !
Fernand de LOUBENS.
Paru dans L’Année des poètes en 1893.