Îles du soir
Le dernier soleil a cueilli les îles
Qui vont vers la mer,
Leurs rubis de feu s’allument, défilent
Sur le flot plus vert.
De ma vieille barque, ancrée à la rive,
J’ai rejoint des yeux
Ces rocs détachés de la force vive
Du sol anxieux.
Le désir des monts, des champs, des collines,
Et des sables vains,
En un seul éclat vermeil illumine
Ses relais lointains.
Je vois mieux, au jour profond qui s’achève,
Quel fut mon espoir,
Je vois, vers Dieu seul, tout mon sang qui rêve
S’embraser ce soir.
Hedwige LOUIS-CHEVRILLON,
Les îles du soir, collection
« Points et contrepoints »,
Éditions de la Revue moderne,
Paris 1972.