Prière à la Vierge des Missions
AVE Maria ! Ton serviteur Te salue au nom des anges et des patriarches, des prophètes, des martyrs, des confesseurs, des vierges et des chastes ; et je Te salue par tous les Saints de gloire !
Ave Maria ! Je T’apporte les salutations de tous les chrétiens, justes et pécheurs. Les justes Te saluent parce que tu es digne d’être saluée et parce que tu es leur espérance de vie éternelle ; les pécheurs, parce qu’ils Te demandent pardon et ont l’espoir que tes yeux miséricordieux se tourneront vers ton Fils, afin qu’il ait de leurs fautes pitié et miséricorde, au souvenir de la terrible Passion qu’il endura pour le salut des hommes et le pardon de leurs coulpes et de leurs péchés.
Ave Maria ! Je t’apporte les salutations des Sarrasins, Juifs, Grecs, Mongols, Tartares, Bulgares, des Hongrois de la Hongrie mineure, des Comans, Nestoriens, Russes, Georgiens. Tous ces hommes et bien d’autres Infidèles Te saluent par moi, qui suis leur procurateur. Dans le salut que je T’adresse, je leur donne une place pour que Ton Fils veuille bien se souvenir d’eux et que tu obtiennes de Lui l’envoi vers eux de messagers qui les ramènent à la connaissance et à l’amour de Toi et de ton Fils. De telle sorte qu’ils puissent se sauver et qu’en ce monde ils sachent et veuillent, de tout leur pouvoir Vous servir, et honorer, Toi et ton Fils.
Ave Maria ! Ces infidèles pour qui Je te salue, en sont ignorants comme de la gloire que DIEU T’a donnée. Ce sont des hommes : ils ont une nature et un aspect semblables à ceux de Ton Fils que Tu aimes, et de qui Tu es aimée et honorée. Par ignorance, ils vont au feu éternel. Ils perdent la gloire éternelle de Ton Fils, car il n’est personne pour les prêcher et leur démontrer la vérité de la sainte foi catholique. Ils ont des bouches avec lesquelles ils sauraient Te louer, s’ils Te connaissaient ; un cœur avec lequel ils Te pourraient servir, des pieds qui pourraient parcourir Tes voies. Tu es digne d’être connue, servie, louée par tous les peuples, dans tous les pays. Ils Te saluent ! Par moi, ils Te demandent aide, grâce, bénédiction.
Ave Maria ! Il faut que je pleure, fasse pénitence et souffre dure vie ; et il faut que je Te loue, T’aime, Te connaisse, Te serve, afin que mes salutations Te soient plus agréables !
Raymond LULLE, Le Livre d’Ave Maria.
Recueilli dans Marie, juillet-août 1953.