Fragment d’une ode
contre la peine de mort
I.
. . . . . . . . . . . . . .
Le secret de notre existence
Appartient seul à son auteur.
La vie est un bienfait immense
Que dispense le Créateur.
Sa source, qu’on ne peut connaître,
Découle du souverain maître ;
Gardons-nous d’y porter la main,
Craignons d’outrager la nature ;
La religion douce et pure
Gémit d’un sacrifice humain.
II.
Vous usez de vos lois terribles
Pour atteindre les scélérats ;
Dites, êtes-vous infaillibles,
Témoins, jurés et magistrats ?
Le sang de plus d’une victime
Fume encor... Pour fermer l’abîme
Renversez-y vos échafauds,
Sortez de cette horrible voie,
Le sépulcre garde sa proie,
Mais on peut rouvrir des cachots.
MAGU, Poésies de Magu, tisserand, 1846.