L’enfant
Voyez cet enfant qui sommeille,
Rose sous les rideaux soyeux :
Sur son berceau l’ange qui veille
Épanche des songes joyeux.
Et l’enfant sent monter son âme
Plus haut que le soleil de feu ;
Elle vole, légère flamme,
Jusqu’à toucher les pieds de Dieu.
Des anges viennent lui sourire,
Ainsi qu’on sourit aux enfants,
Et les cordes d’or de leur lyre
Emplissent tout le ciel de chants.
Alentour mille fleurs s’effeuillent,
Flocons embaumés du bonheur ;
Les mains de l’enfant les recueillent
Et les déposent sur son cœur.
L’aube, se levant rose et blanche,
Nimbe son front d’un rayon d’or ;
Un visage sur lui se penche ;
Il sourit, c’est un ange encor.
Abbé F. MAIGRET.
Paru dans L’Année des poètes en 1897.