LA MORT DE L’ENFANT
Dans l’étroite chambrette, Azraël a passé,
T’effleurant de son aile, ô doux bébé fragile !
En vain ta mère en pleurs, d’une étreinte inutile,
Veut réchauffer ton corps livide et convulsé.
En vain entre ses bras te gardant enlacé,
Son triste regard plonge à travers ta pupille :
Ta bouche reste close, et ta lèvre immobile ;
Tu ne souriras plus, pauvre enfant trépassé !
L’horrible mort te change en un marbre impassible ;
Et tu fuis emporté par un souffle invincible
– Telle une pâle fleur – sans nous dire un adieu.
Et de ton abandon, nous souffrirons sans trêve,
Car tu fus notre espoir, notre orgueil, notre rêve,
Cher ange remonté pour toujours près de Dieu.
L. MALAIZÉ.
Paru dans La Sylphide en 1898.