Solitude

 

 

L’air sans joie est tout parfumé

De ta perte, ô mon bien-aimé.

 

                      Ô ciel sans fond...

                      Ô soir profond

       De plénitude et de silence !

 

       Je suis seule avec ton absence,

       J’ai cet ardent besoin de vide,

       De dépouillement de moi-même,

       Qui me rendra seule, limpide,

       Comme le silence suprême

       De ma parfaite nudité.

 

       Solitude, source d’amour,

Éden des premiers jours du monde inviolé,

       Souffle retenu sans retour :

       Voilà la clef de l’existence,

       La bienheureuse pénitence

       Qui livre un passage pieux

       À l’esprit souverain de Dieu.

 

 

 

Reine MALOUIN, Signes perdus, 1964.

 

 

 

 

 

 

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