Ton image
Ton image douloureuse et vacillante,
Je n’ai pu la saisir dans les brouillards.
« Seigneur ! » ai-je dit par erreur
Et sans l’avoir voulu dire.
Le Nom divin, tel un grand oiseau,
S’est envolé de ma poitrine.
Devant moi, un épais brouillard ;
Derrière moi, une cage vide.
Joseph MANDELSTAM, La pierre, 1916.
Traduit par Emmanuel Rais et J. Robert.
Recueilli dans La Russie retrouve son âme,
numéro de juin 1967 de la revue La Table ronde.