Le nid
Pour tenir l’enfant la femme est assise :
La nature, tendre en tous ses desseins,
D’avance a marqué la place précise
Entre les genoux, les bras et les seins :
Doux nid de l’oiseau, dès qu’il vient de naître,
Asile sacré, berceau sans pareil,
Où Dieu prépara pour le petit être
Auprès du lait pur le profond sommeil.
Point de gazons fins ni de jeunes mousses :
Les mères ont mieux pour leurs nouveau-nés.
Leurs bras ont trouvé des courbes plus douces
Que tous nos fauteuils si capitonnés.
Le dormeur est là, souriant et rose :
Un bras le retient, l’autre le défend ;
Tandis qu’un regard descend et se pose
Des yeux de la mère au front de l’enfant.
Eugène MANUEL, Poésies du foyer.
Recueilli dans Les poèmes du foyer.