Pensée d’un saint

 

 

La terre, dans l’espace, est comme un encensoir

D’où monte à chaque instant, du matin et du soir.

                      Une double fumée ;

L’une, c’est le blasphème, horrible, noir, impur ;

L’autre, c’est la prière, à la couleur d’azur,

                      À l’odeur embaumée.

 

Leurs flots entremêlés ne sont point confondus.

Sur nos têtes, là-haut, Dieu les tient suspendus,

                      Sans que personne y pense,

Jusqu’à l’heure où, sur nous renvoyés par sa main,

L’un fait germer la peine au bord de son chemin,

                      L’autre la récompense.

 

 

 

Abbé F. A. MARICHAL.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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