Ô riches, qui cherchez...
Ô riches, qui cherchez trop curieusement
Un superbe appareil en logis et vêture,
Voyez ores l’auteur de toute créature,
En une étable mis, sur le foin pauvrement.
Au moins ne dédaignez impitoyablement
Ceux qui sont affligés de faim et de froidure :
Souvenez-vous qu’en eux Jésus souffre et endure,
Et qu’il requiert de vous quelque soulagement.
Vous, pauvres, d’autre part, prenez en patience
Votre condition, voyant ce roi immense,
Qui pour lui-même veut la pauvreté choisir,
Voires 1 et qui promet son règne perdurable.
Le mal tant grand soit-il doit bien être agréable
Duquel procède enfin un éternel plaisir.
Anne des MARQUETS, Sonnets spirituels.
1. À présent.