Les étoiles
Ayant pris en sa droite auguste et redoutable
On ne sait quel doux feu qui paraissait vivant,
Iehova, radieux, plongeant dans l’insondable,
Anima le chaos de son souffle, le vent.
Parcourant l’infini, le néant formidable,
Il allait, Lui, l’auteur des avenirs, rêvant
À ce qui guiderait le roi mage à l’étable
Quand viendrait Celui-là devant naître au Levant.
Afin que le grand Tout soit l’âme de son âme,
Afin que ciel et cœurs s’embrasent à sa flamme,
Sa main s‘ouvre et répand des trésors inouïs ;
L’ombre s’émeut, sentant se déchirer ses voiles
Et les anges, muets, regardent, éblouis,
Dieu traverser l’espace en semant les étoiles.
Jules de MARTHOLD.
Paru dans L’Initiation en avril 1889.