J’ai trouvé

 

 

J’ai cherché dans les corps une essence durable,

dans les œuvres d’esprit quelque pérennité ;

mais nous ne sommes rien qu’une fragilité,

et les fastes humains s’écrivent sur le sable.

 

Comme on cherche un trésor, j’ai cherché l’amitié

sincère et fraternelle, impérissable et vraie ;

mais on ne m’a donné qu’une fausse monnaie,

croyant me satisfaire avec de la pitié.

 

J’ai cherché le bonheur dans les bras de la femme ;

ses yeux fascinateurs m’invitaient à l’amour.

Je croyais aux serments, mais je n’ai cru qu’un jour ;

la femme m’a trahi dès le début du drame.

 

J’ai cherché dans la chair, j’ai cherché dans l’orgueil,

dans l’amour, dans la haine, et dans l’envol du rêve.

J’ai suivi le matin, quand le soleil se lève,

ses rayons sur le monde, et n’ai vu que mon deuil.

 

Alors, j’ai pris mon deuil et mes peines légères,

ma solitude immense et mes chagrins trop lourds ;

j’ai voulu vivre seul, avec eux, pour toujours,

mes larmes m’ont quitté, comme des étrangères.

 

J’avais cherché partout, et j’avais tout perdu ;

rien n’avait pu combler mon âme inassouvie.

Une lumière alors a traversé ma vie ;

j’ai crié vers le Ciel, et Dieu m’a répondu.

 

 

 

Gérard MARTIN.

 

Recueilli dans Feuilles d’érable, fleurs de lys,

anthologie de la poésie canadienne-française

établie et présentée par Pierre Cabiac,

Éditions de la diaspora française, 1966.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net