Un pécheur repentant implore du Christ

le pardon de ses péchés

 

 

J’ai péché, Seigneur, mais mon péché n’est point cause

Pour qu’à votre Pitié j’aille donner congé

C’est dans la mesure même où je suis plus coupable

Que je vous tiens à pardonner plus engagé.

 

S’il suffit pour vous courroucer d’un tel péché,

Pour vous adoucir c’est trop d’une seule plainte :

Car cette même faute, qui vous a offensé

Vous a pour le pardon induit à complaisance.

 

Si d’une brebis perdue, puis retrouvée,

Vous retirez, comme le dites en l’Écriture,

Gloire si grande, et plaisir si soudain,

 

Je suis, Seigneur, la brebis égarée ;

Retrouvez-la, et ne veuillez, Divin Pasteur,

Avec votre brebis sacrifier votre gloire.

 

 

Gregorio de MATOS.

 

Traduit par Armand Guibert.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie ibéro-américaine,

Choix, introduction et notes de Federico de Onis,

Collection UNESCO d’œuvres représentatives, 1956.

 

 

 

 

 

 

 

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