Oui, j’ai beaucoup péché…
Oui, j’ai beaucoup péché Seigneur, mais mon péché
Ne m’ôte pas l’assurance d’une plus haute clémence ;
Car quels que soient mes crimes, vous serez, je le sais,
D’autant plus désireux de me les pardonner.
Si un péché suffit à soulever votre ire,
Une seule plainte suffit, et votre amour déborde,
Car cette même faute qui vous a offensé,
Flatte votre complaisance, au pardon empressée.
Si une brebis perdue est déjà rachetée,
Qu’elle vous donne une telle gloire, une si prompte joie,
Comme l’ont affirmé les Saintes Écritures,
Je suis moi-même, Seigneur, cette brebis égarée,
Rachetez-la ; à Dieu ne plaise, Divin Pasteur,
Qu’il perde en la perdant la gloire qui Vous revient.
Gregório de MATOS.
Recueilli dans La poésie du Brésil, anthologie du XVIe au XXe siècle,
choix, présentation et traduction de Max de Carvalho
en collaboration avec Magali de Carvalho et Françoise Beaucamp,
Éditions Chandeigne, 2012.