Accueil

 

 

Quand il ne restera que le soir sur les champs

Troués de chaumes pâles,

Quand le sol ne sera qu’une bête aux aguets

Étendue pour un râle,

Quand le Ciel lèvera sa rouge hostie de sang

Bien au-dessus des gués,

Alors je m’en irai pour accueillir mon rêve

Sous les yeux dilatés des eaux moirées de fièvre.

 

Alors je m’en irai dans la nuit qui décime.

Au temps où l’on recueille, cachés au creux des portes,

Tant de papillons morts.

Je m’en irai coiffée de douces feuilles mortes

Vers l’Automne, à son bord.

 

J’aurai un chapelet des baies de l’églantine

Entre les doigts mi-joints

Et se reconnaîtra de loin la pèlerine

À son vieux cœur disjoint,

 

À son cœur rouge et or témoin des feuilles sèches

Et gardien des rosées

Lorsque vous l’entendrez aux portes des vents rèches

Ah ! Laissez-le oser...

 

 

 

Denise MAURANGES.

 

Paru dans Art et poésie en 1963.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net