Le soir d’hiver
Le soir d’hiver. Ma chambre où brûle un feu tranquille.
Sous la claire bonté de la lampe... J’entends
Un bruit méticuleux d’aiguilles : c’est le temps
Qui tricote des heures douces. – Sur la ville
Et par delà, sur le sommeil froid des guérets,
Je sais qu’un ciel sans lune effeuille en grand secret
L’immense fleur mystérieuse de la neige.
La nuit, qu’on pense à tort grouiller de sortilèges,
Silencieusement, toute aux ordres de Dieu,
Accomplit son travail miséricordieux, –
Et l’aube éclairera d’une blancheur rosée
Ma Flandre ensevelie en robe d’épousée.
Camille MELLOY.