L’adieu
À Monsieur William U.
Le vieillard me dit :
« Vous êtes une rose parmi les roses,
Une âme chrétienne est une rose. »
Et il me tendit les fleurs
Éclairées d’un regard de saint Pierre.
Il me dit encore :
« Nous nous reverrons dans l’Éternité »,
Dans ses yeux bleus voilés d’une larme d’adieu
J’ai contemplé la pureté.
Avoir quatre-vingt-douze ans... et rayonner !
Les années sont passées
Depuis l’été où je l’avais rencontré,
Dans nos promenades glissaient des entretiens pieux
Et pour mon départ il composa une prière,
J’ai connu son pouvoir lumineux.
Hélène MÉNARD,
Que peut le vent qui nous gagne ?,
Éditions de la Revue moderne,
1974.