À Boris Pasternak
Tu es enfin libre, poète !
Que peuvent te faire les doctrinaires ?
Quelle pierre encore lancer à ta face
pour tuer ta conscience, pour vomir ta parole ?
C’est le mois en fleurs qui a vu expirer
ton dernier souffle,
mais non ta pensée,
car elle reste vivante et sereine,
parce que humaine,
profondément chrétienne.
Nous te saluons, nous tous,
pour qui la vie est un fleuve agité,
mais un fleuve limpide,
car le soleil y brille
et le courant purifie.
Hélène MÉNARD,
Que peut le vent qui nous gagne ?,
Éditions de la Revue moderne,
1974.