Larme

 

 

Merci, Seigneur, pour cette larme chaude

Chaque fois que l’on communie

Autour du souvenir de ton dernier Repas.

Alors les paroles du pasteur

Pèsent moins que le silence

Dans lequel tu avances

Depuis vingt siècles.

 

Debout dans l’Église

Nous sommes debout dans l’espace,

Et le chant qui s’élève

Devient une suite d’images :

Ils se sont saisis de toi,

Ils t’ont battu jusqu’au sang,

Ton corps si délicat

À été lacéré de coups,

Et ton regard infiniment doux,

Infiniment bleu, d’un bleu diamant

S’est posé sur les femmes qui pleuraient...

 

Seigneur, quelque chose pleure en moi aussi

Oui, tu es là !

C’est par ta grâce que mes yeux se sont voilés,

Merci pour ce cœur qui n’a pas durci,

Pour ces instants qui ne sont pas figés,

Mais vivants,

Car tu l’as dit :

« Je serai avec vous jusqu’à la fin du monde. »

 

 

 

Hélène MÉNARD,

Que peut le vent qui nous gagne ?,

Éditions de la Revue moderne,

1974.

 

 

 

 

 

 

 

www.biblisem.net