Tobie et l’ange

 

 

                                I

 

Ils ont déjà beaucoup marché

Au son des trompettes pascales,

S’engouffrant dans les arbres

Qui de près semblent verts

Mais ont une profondeur bleutée.

 

Déjà le grand Poisson attaqua le jeune homme danseur.

Déjà ils ont laissé en arrière les murs d’Ecbatane

Et le profil de Sara.

 

 

De la chasteté des cloches

La nuit est maintenant surgie.

Tobie chemine tout seul

Dans les avenues désertes.

 

                               II

 

Ô femme rude, ange baroque,

Que veux-tu à la fin que je t’annonce ?

Par-delà les cloches nous avons retrouvé la nuit classique

Et le profond bouquet de nuages nous fait signe.

 

Nous ne serons jamais seuls : oiseaux, miroirs,

Végétaux en marche, êtres déchaînés

Seront à jamais nos complices.

 

La mort se lève

De l’asphalte pâle.

Je ne te rencontrerai jamais

Adieu monde invisible.

 

 

Murilo MENDES.

 

Traduit par Saüdade Cortesão.

 

Recueilli dans Anthologie de la poésie ibéro-américaine,

Choix, introduction et notes de Federico de Onis,

Collection UNESCO d’œuvres représentatives, 1956.

 

 

 

 

 

 

 

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