URSS
URSS URSS
Vierge imprudente
Pourquoi n’achètes-tu pas de l’huile pour ta lampe ?
Pourquoi ne penses-tu qu’à l’immédiat et au fini ?
URSS URSS
Un jour l’Époux viendra,
Il poussera un grand cri et ce sera trop tard.
Tu faisais marcher tes tracteurs
Tu ne t’occupais qu’à la production de tes kolkhozes
Et ne remarquas point que l’Époux va venir
Il s’est enfermé dans la chambre rouge avec tes sœurs
URSS
URSS URSS
Balaie tes maisons tes parcs de culture
Lâche tes avions dans l’espace allume tes réflecteurs
Appelle tes voisins parce que tu as retrouvé le rouble perdu
La Parole Éternelle qui te nourrit sans que tu le saches
IJRSS URSS
URSS
Tu as dispersé tes biens
À la recherche de celui existe en toi-même depuis le commencement.
Rentre au foyer de ton Père où les demeures sont nombreuses
Rentre dans la communauté des enfants de Dieu
Ô prodigue ô généreuse.
Tu entendras la grande symphonie des orgues, des cloches
Mêlées aux sifflements des sirènes des navires et des fabriques
Et tu verras la danse multipliée des frères qui t’acclament
Ô sœur égarée
URSS URSS URSS.
Murillo MENDES,
La poésie en panique, 1938.
Recueilli dans Introduction à la poésie ibéro-américaine,
Présentation et traduction par Pierre Darmeangeat
et A.D. Tavares Bastos, Le Livre du Jour, Paris, 1947.