Annonciation

 

 

Gabriel a franchi le seuil de la maison ;

La Vierge, sans savoir qu’un ange est derrière elle,

Mains jointes, à genoux, demeure en oraison :

Le printemps vient d’éclore et la lumière est belle.

 

L’ange retient le vent de son vol ; il se tait ;

Il admire. Pourtant il vient du ciel ; sa place,

Là-haut, est près du trône où Dieu flamboie ; il est

L’un des aigles qui voient le soleil face à face.

 

Il vient du ciel. Son être est le miroir ardent

Qui réfléchit la majesté des Trois Personnes.

Or, voici qu’à l’aspect d’une fille d’Adam

L’Ambassadeur ailé s’intimide et s’étonne.

 

Tant de grâce peut-elle illuminer un corps ?

Une telle lumière éclater dans une âme

Que le limon appesantit encor ?

Ahi le ciel à la terre enviera cette femme

 

Sans elle les splendeurs de la Sainte Cité

Paraîtront désormais manquer de quelque chose :

Ses jardins n’auront pas leur plénière beauté...

Avant que le Seigneur n’y plante cette rose.

 

L’archange a reconnu sa souveraine. Il voit

L’Épouse que l’Amour éternel s’est élue.

Et, le genou touchant la terre, d’une voix

Où tremble un saint respect, il dit : « Je vous salue. »

 

 

 

Louis MERCIER.

 

 

 

 

 

 

 

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