Surge, Amica mea, et veni
Voici le Bien-Aimé que la grâce accompagne !
Le voici qui, pareil au faon léger, bondit
De la colline à la montagne.
Il vient vers ma fenêtre, et son œil s’enhardit
À me chercher parmi les feuilles de la treille ;
Il m’a vue, il m’appelle, il dit : –
Lève-toi, mon amie, ô ma douce merveille,
Lève-toi. L’hiver fuit et la pluie a cessé ;
La fleur dans le bourgeon s’éveille.
Écoute, la saison des chants a commencé ;
On entend soupirer la jeune tourterelle
Au bord du nid qu’elle a tressé.
Regarde ; le figuier a sa feuille nouvelle,
Et les vignes en fleur embaument le matin !
Cesse donc, ô ma toute belle,
Cesse de te cacher aux grottes du ravin ;
Montre-moi ton visage, et que ta voix m’enivre
De ton chant plus fort que le vin.
– Mon Bien-Aimé, j’accours et suis prête à te suivre.
Louis MERCIER.