La chanson de l’hiver
La nue est grise,
L’aquilon remplace la brise :
L’hirondelle a volé vers des climats plus doux...
Laissez souffler le vent, lorsque l’âtre pétille :
Enfants, l’ange de la famille
Toujours veille sur vous !
L’hiver, de son manteau de glace,
Sur les champs déroule les plis ;
Le soleil à nos yeux efface
Ses rayons affaiblis.
La nue est grise,
L’aquilon remplace la brise :
L’hirondelle a volé vers des climats plus doux...
Laissez souffler le vent lorsque l’âtre pétille :
Enfants, l’ange de la famille
Toujours veille sur vous !
Des vents du nord, la froide haleine,
Sur leur tige a flétri les fleurs ;
Et les verts gazons de la plaine
Ont perdu leurs couleurs !
La nue est grise,
L’aquilon remplace la brise :
L’hirondelle a volé vers des climats plus doux...
Laissez souffler le vent lorsque l’âtre pétille :
Enfants, l’ange de la famille
Toujours veille sur vous !
Aux branches le givre s’attache ;
Dans les airs planent les vautours ;
La chouette crie, et se cache
Aux murs des vieilles tours !
La nue est grise,
L’aquilon remplace la brise :
L’hirondelle a volé vers des climats plus doux...
Laissez souffler le vent lorsque l’âtre pétille :
Enfants, l’ange de la famille
Toujours veille sur vous !
Clément MICHAËLS fils,
Chantes et prières,
poésies lyriques du jeune âge, 1852.