La Chandeleur
Les cierges ce matin, dans les nefs recueillies
De nos temples chrétiens, ont brillé tour à tour.
Et les flammèches d’or de leurs tiges jaillies
Ont lancé vers la Vierge un cantique d’amour.
Présentation ! leçon de pure obéissance
Que la Mère de Dieu donne au monde insoumis,
Fête auguste et sacrée où l’on voit l’innocence
Se soumettre attentive à la loi de jadis,
Je t’aime et je voudrais aujourd’hui que mon âme
Eût une flamme ardente et des rayons joyeux
Comme le cierge blond qu’en ce jour on réclame
Et que bénit le prêtre en un geste pieux.
Mon cœur, allumez-vous et brûlez pour la Vierge !
Soyez la tige d’or et le rayon tremblant
Qui brille dans la nuit ; mon cœur, soyez le cierge
Qui s’allume à l’amour et s’épuise en pleurant !
MILLICENT, Campanules, 1923.