La maison amie

 

 

Au cœur de chaque village

Il existe une maison,

Dont chacun connaît le nom

Depuis son bas âge.

 

C’est l’église au clocher fier

Qui lève un doigt vers la nue

Et dont la cloche ingénue

Chante dans les airs.

 

C’est la demeure bénie

Où l’on retrouve toujours

Les mêmes vitraux à jours

Qui percent l’ombre attiédie ;

 

Le même « Chemin de Croix »

Aux stations régulières

Et les mêmes saints de pierre

Alignés contre le bois ;

 

Les bancs en doubles rangées,

La lampe qui veille au chœur,

Les mêmes cierges en pleurs

Aux pieds d’une Vierge usée ;

 

La chaire basse, en avant,

Tout près de la table sainte ;

Le même chœur dont l’enceinte

Exhale un parfum d’encens.

 

C’est la maison familière

À tout cœur religieux

Et qui se souvient des cieux

Au milieu de sa misère.

 

C’est le temple du repos

Où l’hôte du tabernacle

Sait trouver par un miracle,

Un remède à tous nos maux.

 

Églises de nos villages,

Demeurez toujours debout

Vous le savez bien, sans vous

La terre ferait naufrage !

 

 

 

MILLICENT, Campanules, 1923.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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