Soleil couchant sur l’Adour

 

 

Quand le soleil couchant, au fond du large Adour,

Illumine les pins d’un sourire suprême,

Comme un roi magnifique au milieu de sa cour

Près d’expirer, il met son plus beau diadème.

 

Et des rayons que n’a jamais connus le jour

Ruissellent sur le fleuve, et l’astre-roi lui-même

Semble vouloir, dans un dernier élan d’amour,

Se donner tout entier à ces ondes qu’il aime.

 

Quels longs embrassements dans la pourpre et dans l’or !

Sur les flots embrasés, un reflet du Thabor

Transfigure le fleuve éblouissant de flammes.

 

Ô beauté du soleil sur l’Adour calme en feu !

Murmure-t-on alors. Mais eux disent aux âmes :

Pour nous comme pour vous, tout éclat vient de Dieu.

 

 

 

Adolphe MILLET.

 

Paru dans L’Année des poètes en 1895.

 

 

 

 

 

 

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