Le vieux prêtre
Je le rencontre dans la rue,
Tous les jours, l’auguste vieillard
Et je me sens toujours émue
Rien que de croiser son regard...
Il a de beaux cheveux de neige,
Un pâle visage de saint.
Je vois trembler sa blanche main
Sur la canne qui le protège.
Une paternelle bonté
Se dégage de tout son être,
Je suis meilleure, en vérité,
Quand je le vois, ce bon vieux prêtre.
Et chaque fois, j’ai le désir,
De lui demander, tout émue,
M’agenouillant, là, dans la rue,
Tout simplement de me bénir !...
MILLICENT, Campanules, 1923.