Donnons !
Chaque pas qui nous fait avancer sur la route
Où la vie et la mort, la croyance et le doute
Se heurtent si souvent ;
Chaque pas devant nous découvre une souffrance,
Un pèlerin qui tombe et pour qui l’espérance
N’est qu’une ombre qui ment.
À ces déshérités, qui souffrent sur la terre,
Et qui n’ont plus au cœur qu’une pensée amère,
Ami, tendons la main ;
Rappelons l’espérance en ces âmes blessées ;
Qu’ils évoquent encor les fils de leurs pensées,
Liberté, puis demain !
Donnons au bon pasteur dont l’âme grande et sainte
Croyait de la misère effacer chaque empreinte
En nous donnant la foi,
Consolons l’exilé qui pleure sa patrie,
Aidons le travailleur qui succombe et nous crie :
Frères, secourez-moi !
L’égoïsme, souvent, tourmentera notre âme,
L’ignorance en voudra chasser la sainte flamme
Qu’on nomme charité ;
Pour les combattre, ami, prodiguons la science !
Que nos jours, notre cœur et notre intelligence
Soient à l’humanité !
J. MIRAT.
Paru dans La Tribune lyrique populaire en 1860.